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Actualités Jean-Marc Ferreri : « On est passé tout près de l’exploit »

  • SagaAJA
19 septembre 2024

Le 19 septembre 1984, l’AJA disputait son premier match européen sur la pelouse du Sporting Lisbonne, au 1er tour de la Coupe de l’UEFA. 40 ans plus tard, Jean-Marc Ferreri, notre meneur de jeu de l’époque, replonge dans la boîte à souvenirs.

Jean-Marc, quels souvenirs avez-vous de cette époque et de ce match ?

À cette époque j’étais déjà en équipe de France, donc j’étais en « pleine bourre ». Je faisais de très bons matchs avec l’AJA. J’étais l’un des plus jeunes, mais comme j’étais déjà en sélection, on parlait beaucoup de moi à ce moment-là. J’étais un peu le petit doué de l’AJA. Puis arrive cette qualif’ en Coupe d’Europe où l’on était dans l’inconnue la plus totale, c’était une grande première pour le club. On affrontait un gros qui était le Sporting Portugal et en plus chez eux, donc c’était spécial. C’était le petit contre le grand. On était vraiment le Petit Poucet dans tous les sens du terme. Sur le match, je me souviens qu’ils avaient été beaucoup plus forts que nous et qu’on avait été trop timides. Par contre, au retour, on avait fait un gros match. On revient à 2-0 mais on se fait finalement éliminer en prolongation (2-2).

L’AJA était encore méconnue de la scène européenne… Quel était le discours de Guy Roux ?

C’était « Guyguy » quoi ! Il n’était impressionné par personne, alors il nous a motivés comme il le faisait pour les matchs de championnat. Il fallait rester fidèles à nous-mêmes, au petit club de l’AJA. Un club sans grands moyens, mais avec des internationaux et des stars comme Andrzej Szarmach. Mais sinon, c’était miraculeux qu’on soit là. D’autant plus qu’on est monté en D1 qu’en 1980 et qu’on s’était maintenu de justesse la première saison. En fait, le club a progressé chaque année pour arriver en 1984 à jouer la Coupe d’Europe.

Vous souvenez-vous d’une anecdote marquante ?

Je crois que c’est mon ami Jean-Luc Charles qui avait remarqué ça : on n’avait même pas le même survêtement ! C’était vraiment les « campagnards de service » qui sortaient. À l’époque, le club n’était pas encore bien structuré… J’ai aussi une autre anecdote que j’ai redécouverte récemment, en participant au film sur Guy Roux, Une histoire de France, sur Amazon Prime. Le midi, on était allés déjeuner chez Jean-Michel Lorain à La Côte Saint-Jacques, et je lui avais apporté la Une de Onze Mondial de 1984, où j’apparaissais avec un plat de spaghettis aux couleurs du Sporting. Le titre disait quelque chose comme « Ferreri va bouffer le Sporting ». J’ai gardé cette Une, et quand je suis retourné au même restaurant quelques temps plus tard, j’ai ressorti cette anecdote à Jean-Michel. C’était rigolo.

L’élimination vous a-t-elle donné des regrets ou la marche était-elle vraiment trop haute ?

Ah non, pas du tout ! Sur le match retour, on les a mangés ! C’était une grande performance de notre part. On était hyper motivés, c’était le jour et la nuit par rapport au match aller. On est passé tout près de l’exploit. Ça s’est joué dans la prolongation car physiquement c’était devenu compliqué. On avait beaucoup donné. En plus, c’est le milieu défensif (Oceano) qui me chargeait tout le match qui marque le premier but portugais… Mais je garde le souvenir qu’on avait fait un très bon match.