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Actualités « Une véritable satisfaction collective »

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7 juin 2019
« Une véritable satisfaction collective »

« Une véritable satisfaction collective »

« Sur l’honneur, actuellement nous sommes ». Ok, on arrive. C’est par le biais de ce message que nous retrouvons Cédric Benoist, le maître Yoda de notre équipe espaces verts. En même temps, quoi de plus naturel que de le rejoindre sur aire de jeu préférée ? Le responsable des jardiniers de l’AJA vous explique tout ce qu’il faut savoir sur l’entretien et la régénération des terrains auxerrois. Suivez le guide de notre main verte en chef verte pour faire rayonner vous aussi vos jardins.

Après un bref crochet à l’AJA lors de la saison 2007-2008, tu es revenu au club en début de saison. Peux-tu nous rappeler l’historique du terrain d’honneur et la méthodologie mise en place ?

La pelouse était vieillissante, elle avait dix ans. C’est pour cela que le club a eu la volonté de la changer à l’intersaison 2018. Quand je suis arrivé, l’équipe était composée d’Eric et Antonio. On a pu la renforcer avec Vincent. Le terrain était déjà installé mais je ne connaissais pas du tout cette technologie. Je viens du niveau régional, avec des terrains naturels ou terre-sable. C’était un nouveau challenge avec un nouveau terrain, une nouvelle équipe et une nouvelle manière de travailler avec du matériel complètement différent grâce à notre partenaire Expert Jardin. 

Après quelques mois, ton équipe permet à l’AJA de passer de la huitième à la deuxième place au Championnat des pelouses. Et de réaliser une belle avancée dans la note moyenne (de 16,4 à 18,8/20). Qu’est-ce que cela t’inspire ?

C’est une satisfaction personnelle et avant tout collective. Ce qu’il faut aussi ressortir, c’est qu’au bout de six mois à comprendre comment l’ensemble fonctionnait et la mise en place de notre manière de travailler, on a obtenu la note maximale contre Sochaux. Il y a plein de clubs qui n’ont jamais eu cette note « remarquable ». On se débrouille plutôt pas mal (sourires). Ça fait plaisir. Parce qu’avec les heures que l’on y passe et par tous les temps, c’est bien d’être arrivés à cette deuxième place. Il y avait déjà la reconnaissance du club, la plus importante. Mais là, ça apporte une reconnaissance supplémentaire en dehors des frontières du club. Pour nous quatre, c’est bien, c’est chouette. Il faut aussi associer Christian, Gérard, Sébastien, Sylvain et Yann (photo). Ils tondent après chaque match et retouchent avec le râteau pour gommer les tacles des joueurs. On les appelle les ‘reboucheurs’, ils font partie de l’AJA.

D’un match à un autre, comment entretenez-vous le terrain d’honneur ?

Dès le lendemain de match, on bouleverse le terrain mécaniquement. C’est-à-dire l’aération de surface, la régénération de gazon et la mise d’engrais solides. Deux jours après, on inverse les sens de tonte, on redessine le terrain. On le tond deux fois dans la semaine avec des arrosages si besoin. On arrive dans la semaine de match. Le lundi j’ai une application liquide : soit des oligo-éléments, des engrais, du manganèse ou du fer. Le lendemain on fait un décompactage uniforme à raison de 300 trous au mètre-carré pour assouplir le terrain à l’approche du match et pour qu’il soit absorbant en cas de pluie. Le mercredi et le jeudi on tond une fois par jour au cordeau. Le vendredi, jour de match, on le fait deux fois en long et en large. Puis on trace avant l’installation des filets.

 

En avril, James Zhou est impressionné par la qualité des terrains auxerrois.

 

Comment dessine-t’on un terrain de foot ?

Quand on tond, on couche l’herbe. On met en apparence la cuticule de l’herbe. C’est son côté brillant. Pour le côté foncé, c’est l’ombre portée et l’envers de la feuille qui assombrit. Elle capte la lumière du dessus, pas en dessous. Tout est fait selon le sens de tonte.

Le terrain d’entraînement des pros est également un billard.

Il a été refait en même temps. Tout s’est fait en pré-saison d’après les études et avec les investissements réalisés par le club. C’est le même terrain, la même technologie. Tout est pareil, sauf que l’on ne fait pas de damier ou de dessin mais uniquement des bandes.

Avec ton équipe, vous avez attaqué la refonte des terrains d’entraînement du Centre. Où en êtes-vous ?

Il y a une réfection complète du grand terrain ainsi que de la plaine. Il a été fait en régie, par nous-mêmes et sans entreprise extérieure. On a retourné le terrain en totalité, planimétrie, décompaction, aération, apport de sable. Ça fait deux mois qu’il est semé. On a aujourd’hui un système racinaire d’environ dix centimètres. On le tond trois fois par semaine. Avec des engrais et de l’eau, il va se densifier. Il sera prêt pour le 15 juillet. Il sera vraiment bien. Pour l’annexe 1 et l’annexe 3, on intervient en partenariat avec la Ville et à la demande de l’entraîneur pour avoir la hauteur d’herbe souhaitée. Enfin, concernant le terrain d’entraînement de l’équipe réserve, on est sur une régénération totale d’avant-saison.

Pour les terrains des pros, qu’avez-vous prévu pendant cette intersaison ?

C’est similaire entre les terrains d’entraînement et de match. On doit faire un semi-scalpage à 30/40 % lors duquel on retire le système racinaire et le système végétal. Puis défeutrage dans le sens de la largeur, décompaction avec un angle pour soulever le sol et le replaquer de suite sans abimer la fibre. On a remis le même gazon que l’année dernière. Ensuite, on apporte un agent mouillant associé à des acides aminés et apport d’engrais. Enfin, on pose un voile de forçage pendant cinq jours pour permettre une levée rapide des graines. Avec un arrosage selon météo pour maintenir une humidité. Pour le terrain d’entraînement, tout a été fait. On a accentué sur le terrain d’honneur à retirer la moitié de gazon. On vient juste de poser le voile. Ce n’est pas une refonte complète du terrain mais c’est une très grosse régénération qui prend une semaine par terrain. Ça fonctionne et c’est exceptionnel.

Et jusqu’à la reprise du championnat ?

On va le tondre à 40 mm pendant quinze jours. On redescendra à 30 en une fois. Et après, on fera millimètre par millimètre pour arriver à 25. Cela va nous prendre trois semaines pour arriver à ce niveau-là.